WICHI

​​​​​​​"au carrefour des terres oubliées, disparaissent les gardiens de la forêt"

Les WICHIS vivent depuis plus de 7'000 ans au sein d'un immense territoire s'étendant sur une partie de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil et du Paraguay. Il est délimité par les rivières Paraguay et Paraná à l'est, l'Altiplano andin à l'ouest et le Chaco Salteño au sud.

Chaco vient du quechua, "chaku" et veut dire "territoire de chasse".

Les photographies de ce portfolio proviennent de divers villages dans les environs de Los Blancos de la province de Salta (Argentine).

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Les Wichis sont des chasseurs-cueilleurs semi-nomades. Leur mode de vie répond à deux principes fondamentaux leurs garantissant la survivance à l'intérieur de cette immense forêt primaire semi-aride. Le premier principe est celui du savoir "écouter" le vivant. De ce principe, ils ont appris à connaître les éléments et leurs cycles de vie. Le second se fonde sur les acquis de ce savoir "premier" duquel ils ont développé une économie responsable des ressources naturelles en prenant soin de leur régénération d'un environnement climatique rude.

Depuis quelques décennies, les Wichis sont soumis à l'expropriation de leur terre ancestrale par la venue de diverses multinationales et exploitants industriels dont les objectifs sont l'exploitation des ressources naturelles. La capitalisation industrielle des richesses a été rendue possible par les État des diverses Nations ayant vendu leur terre à ces fins. De fait, ce qui était un territoire sans frontières, sans enclos, a été progressivement parcellisé par les multiples exploitations. Des parcelles protégées par kilomètres de barrières. Privés de l'accès à leur épicerie, à leur pharmacie, à leur terrain de chasse et au lieu où ils trouvent les matières premières pour la confection de leur artisanat, et les matériaux de construction., les Wichis, comme tant d'autres peuples nomades, sont contraints à la sédentarisation.

En l'espace de deux décennies, les Wichis sont passés de l'autarcie à un assistanat étatique.  Cette situation fragilise leur culture, leurs traditions, leurs savoirs ancestraux et l'humanité d'un peuple autochtone baffoué dans sa dignité. En compensation de cette perte, ils reçoivent des sacs de provisions non adaptées à leurs besoins, en conséquence de quoi nous assisttons à l'apparition de maladies dûes à une mal nutrition, l'obésité, au diabète, aux dysenteries..., ainsi que l'alcoolisme, la dépendance aux drogues illicites...